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Décidément, la France a changé la vie d’Andreea la Roumaine : elle a vaincu sa timidité professionnelle vis-à-vis des clowns et, maman d’un petit garçon de 15 mois, elle se réjouit de communiquer toujours davantage avec les bébés. Et leur famille.

actu andreea

En Roumanie, la petite Andreea se voit un jour danseuse… ou médecin. Elle fait donc des études de danse, puis de théâtre en se disant que si ça ne marche pas, elle tentera médecine. Pour elle, c’est tout à fait logique. Forcément : elle est née dans une famille d’amateurs d’opéra ; chez eux le spectacle, c’est incontournable.

Arrivée en France en 2005, Andreea travaille tout de suite avec plusieurs compagnies de théâtre. Et rencontre des comédiens du Rire Médecin qui lui suggèrent de passer l’audition. Ce qu’elle fait en 2010. « Quand j’ai su que j’étais prise, j’ai été paralysée, tellement la surprise était grande. II m’a fallu un an pour prendre confiance en moi », se souvient-elle. Avant de se rappeler combien être clown à l’hôpital lui a semblé bien moins difficile que les journées d’observation en civil.

Son recrutement lui donne des ailes : « j’ai appris des choses très différentes, essayé plein de choses sans la contrainte perfectionniste de la scène et j’ai vu que ça marchait ; ça m’a aussi aidée dans mon parcours de comédienne » et dans son travail avec des adolescents et des femmes issues de l’immigration.

Avec son tutu, Giselle est certes clown mais avant tout danseuse — elle tire son nom du célèbre ballet. Un peu communiste, elle porte parfois la casquette de l’armée rouge. Pour Andreea, c’est surtout « la ratée du Bolchoï » : trop petite ! Très gracieuse, elle peut aussi être un vrai tank. Elle est très autoritaire avec ses partenaires hommes — elle sait pousser des « gueulantes » — mais fond devant les papas. Et les bébés.

Au fond, elle est assez proche d’Andreea, qui dit : « dans Giselle, tout est vrai », y compris les jeux de mots, plus ou moins maîtrisés, et le goût pour l’absurde. Voire la difficulté à jouer quand un pronostic n’est pas bon, sans jamais craquer. Bien au contraire, elle se sent dopée « quand un bébé pleure, qu’on ne sait pas si on va réussir à le calmer et qu’une petite chanson parvient à l’apaiser, juste avec des voyelles, des murmures et même pas de mots ». Et quand un papa lui dit : « vous faites un beau métier », elle nage dans la félicité.

Aujourd’hui, elle rêve d’un programme d’échange de clowns entre ses deux pays et d’un spectacle de marionnettes à créer à partir des mots de pensionnaires de maisons de retraite.

 

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