Depuis plusieurs années déjà, le personnel soignant du Centre Hospitalier Universistaire d'Angers appelait de ses voeux la venue des clowns professionnels du Rire Médecin au sein de ses couloirs pédiatriques.
Grâce au soutien de nos donateurs et partenaires, comme Malakoff Médéric, nous avons pu réunir assez de ressources pour y faire notre entrée le 20 mai 2014 et y pérenniser notre action pour un an au moins.
Depuis le mardi 20 mai, Le Rire Médecin intervient dans 3 nouveaux services au CHU d'Angers :
Dans ce service pas comme les autres, l’affluence est continue et les blessures les plus bénignes côtoient les accidents les plus graves. Rien n’est prévisible et l’angoisse domine la plupart du temps. Les soignants eux-mêmes sont soumis à un stress intense, devant à la fois être à l’écoute de tous et faire preuve d’une vigilance de chaque instant. La situation est plus pesante encore quand l’attente, souvent longue, alimente la tension chez les enfants et leur famille.
Au sein de cette ambiance électrique, les clowns jouent un rôle capital. « Leur présence dédramatise l’hôpital en restaurant le monde de l’enfance, fragilisé par la violence d’un accident ou d’une maladie. L’effet « anti-stress » est incroyable ! » témoigne une responsable des Urgences de Créteil. La présence des clowns va même plus loin que cela ; elle peut également faciliter l’approche proprement médicale et le soin. D’après Isabelle Hau, médecin, : « L’agitation et l’angoisse des enfants accentuent les difficultés que nous rencontrons pour déterminer leur état général. Leur réaction à la vue des clowns permet parfois d’orienter notre diagnostic ; plus à l’aise, ils se laissent davantage aller à leur comportement habituel. »
L’arrivée récente du Rire Médecin à l’hôpital Bicêtre en neuropédiatrie traduit le souci continu de l’association d’améliorer la qualité de son travail au service du mieux-être des enfants. A l’instar de nos visites en service de réanimation, notre intervention en service de neuropédiatrie a marqué une nouvelle étape dans l’approche de l’enfant hospitalisé. C’était un vrai défi !
La neurologie pédiatrique concerne les pathologies du cerveau. Les problèmes liés au développement, à l’intelligence, aux troubles du comportement, ou aux difficultés relationnelles y sont régulièrement soignés. On y rencontre des situations de grand handicap, de psychose, d’encéphalie... La caractéristique principale dans ce type de service est que l’enfant reste très peu de temps (4 jours en moyenne). De fait, tisser une relation de confiance est délicat. Certains enfants viennent cependant à répétition et ont une relation très forte avec leurs parents dans la plupart des cas. La neuropédiatrie peut faire peur, c’est un service compliqué à cause des handicaps dont souffrent les plupart des enfants hospitalisés. Les intervenants sont souvent désarmés par ce service.
L’objectif de l’intervention des clowns est de :
>dédramatiser le handicap et ses pathologies à travers le jeu non verbal et indirect.
>aider aux soins invasifs grâce à la distraction (accompagnement de soins).
Les clowns sont spécifiquement formés aux accompagnements de soins. Le personnel soignant, à la demande de l’enfant parfois, propose aux clowns d’accompagner un soin. Ces soins peuvent être particulièrement douloureux ou angoissants pour l’enfant et donc être impressionnants pour un comédien. C’est pour cela qu’ils sont spécifiquement formés à ce type de distraction et respecte un protocole établi par l’association en collaboration avec le service.
Les clowns établissent un jeu calme avec le patient (au minimum cinq minutes avant le soin). Le jeu peut être interactif, mais pas trop excitant. Le but est de tisser une relation de confiance et de créer un climat de tranquillité. Par exemple, faire des bulles de savon très doucement, activité parfaitement adaptée aux 2-7 ans, ou jouer une musique apaisante sur laquelle on pourra construire des variations par la suite. Les clowns essayent ensuite subtilement d’investir l’équipe médicale dans le jeu pour aider l’enfant à comprendre que tout le monde travaille ensemble et constitue une équipe, qu’il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Le clown garde un contact visuel avec l’enfant pendant tout le soin. Il faut qu’il puisse compter sur « son clown » et focaliser son attention sur lui.
Certaines pathologies, comme l’autisme, la trisomie ou le poly-handicap touchent intimement la perception, la sensation, le rapport à l’autre et les facultés de communication. Il peut dès lors sembler difficile d’entrer en contact et pourtant les clowns y parviennent. S’ils arrivent à offrir à ces enfants et à leur famille de purs moments de joie, c’est qu’ils ont été formés. Rompus depuis des années au jeu tactile auprès des nourrissons, c’est le chemin que nos clowns empruntent avec les enfants atteints de telles affections pour établir un dialogue hors des mots. Ils pratiquent la haute couture dans un échange hyper-personnalisé, ne brusquent pas l’enfant et se mettent, eux, à son diapason.
Franchir les portes d’un deuxième service de neuropédiatrie permettra au Rire Médecin d’étendre encore sa palette de jeu et de connaissances et offrirait aux enfants des moments de pure magie, tout en contribuant à changer le regard sur le handicap.
Le Rire Médecin a inauguré l’aventure des comédiens clowns à l’hôpital en franchissant les portes de l’Institut Gustave Roussy, centre de référence Européen en oncologie-hématologie. Ce choix, fondamental aux yeux de notre fondatrice Caroline Simonds, ne doit rien au hasard, et traduit la volonté originelle qui a présidé au lancement du Rire Médecin : inscrire son action dans la durée pour les enfants hospitalisés longtemps, leur famille et les soignants.
En intervenant 2 fois par semaine dans un service d’onco-hématologie, où les enfants demeurent plusieurs mois, les comédiens clowns tissent un véritable lien avec les familles. Ils deviennent des « repères » de bien-être et agissent alors comme de véritables « tuteurs de résilience » selon la belle formule du grand psychiatre Stanislas Tomkiewiz.
Désormais présents dans 8 services d’oncologie-hématologie au sein de 14 hôpitaux, les clowns connaissent tous les enjeux d’une hospitalisation dans de telles unités. Auprès des nourrissons comme des adolescents souffrant d’un cancer, ils ont été formés à adapter leur jeu aux contraintes de la maladie et à ses conséquences sur le corps et le moral des enfants. Et parce qu’ils parviennent à nouer des relations solides avec les familles rencontrées, leur « emprunte » est ancrée chez la plupart des enfants hospitalisées. Caroline Simonds est encore en contact avec des jeunes adultes, connus enfants, qui ont souhaité lui dire leur reconnaissance des années après.
2022 / 2023
2021 / 2022
2020 / 2021
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