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Chaque enfant est différent. Tout-petit déjà sa personnalité ne s’accommode pas de « recettes à rire » que les clowns consigneraient dans un carnet pour les répéter à l’envi. C’est la raison pour laquelle les clowns improvisent toujours sur mesure.

Il n’existe pas de formules miracles, mais selon son âge, un enfant réagit à certains ressorts artistiques éprouvés du duo clownesque et de l’improvisation. Ce sont des lazzis : des plaisanteries burlesques ou gestuelles acrobatiques, répétées en rythme, héritées de la Comedia Dell’ Arte.

Tous les clowns s’accordent ainsi sur le fait qu’«après 5 ans, plus le clown joue l’idiot du village, mieux cela fonctionne ». Le ridicule teinté de naïveté, comme dans les chutes ou des portes dans le nez, place l’enfant en position dominante, car il est alors « moins bête » que l’énergumène qui se débat sous ses yeux.

Qu'est-ce qui fait rire les enfants ?

Jusqu’à 12 ans, les bagarres entre les clowns récoltent aussi de nombreux suffrages. Rien d’étonnant à cela : l’hospitalisation peut être vécue comme une grande violence. Les enfants se retrouvent avec une foule d’interdits, une perte d’intimité, des parents angoissés, des soins intrusifs et douloureux…Tout ceci concourt à leur sentiment d’injustice et leur envie de révolte. Alors voir soudain 2 hurluberlus se bagarrer leur fait du bien, libère quelque chose dans un élan cathartique.

Avant 5 ans en revanche, c’est le rire des parents qui mène au laisser-aller. Pour ces petits, le clown peut être intimidant. Se servir des parents comme alliés pour accéder à un tout-petit impressionné se révèle souvent un pari gagnant. Par un effet de « miroir » qui le rassure, l’enfant rit s’il voit ses parents rire.

La transgression (maîtrisée) est inscrite au cœur du rôle de l’hôpiclown. C’est pour cela qu’il interpelle et déclenche le rire. Parce qu’il est en décalage, il rompt avec la monotonie, dérange, transforme le réel, introduit la musique et la vie. Il se moque sans humilier, emploie des gros mots sans vulgarité, mime sans singer… C’est d’ailleurs une des cordes de son arc qu’il fait souvent vibrer auprès des adolescents. Volontiers moqueur, il adopte leur langage, tout en le déformant pour être à son tour la cible des quolibets… Quoi de plus plaisant pour Osvaldo d’entendre régulièrement ces jeunes lui lancer : « N’importe quoi, bouffon ! », un sourire de complicité en coin !

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