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soquette nolwenn

Comédienne classique, Nolwenn ne se sentait pas clown à ses débuts. Aujourd’hui, elle pourrait parler des heures de ce duo d’équilibristes sur un fil avec plein de courants d’air, perméable à ce qui se passe, qui joue de grandes émotions.  Jouissif et vertigineux !

Passée l’envie d’être chercheur d’or, spéléologue ou archéologue, Nolwenn décide à 14 ans d’être « comédienne ou rien ! ». Dès lors, parallèlement à ses études, elle prend des cours : conservatoire d’Orléans, conservatoire de Tours, école de Pierre Debauche à Agen. En tout 9 ans de formation classique et un seul stage de clown.

Quand, à 28 ans, une amie lui conseille de passer l’audition du Rire Médecin, elle n’a qu’un personnage issu d’un spectacle de rue. Elle travaille d’arrache-pied, fait faire des photos. L’audition est une révélation : « je me suis sentie totalement chez moi ; le clown, l’hôpital, c’était une évidence ! » Elle est engagée. Et se forme en urgence. « J’ai mangé du stage ! »

"Quel plaisir lors des batailles de nez rouges, les fous rires avec les soignants…"

Douze ans plus tard, Nolwenn insiste sur la chance que représente ce métier. Et s’estime loin d’en avoir fait le tour. Elle aimerait transmettre le caractère « limpide » du jeu à l’hôpital, cette « entreprise joyeuse, même si tout n’est pas toujours drôle » et poursuit sur le mode du Je me souviens.

Quel plaisir lors des batailles de nez rouges, les fous rires avec les soignants… Et l’émotion due à ce petit garçon de 7 ans atteint d’un cancer : « j’avais un poisson en plastique. Il m’a demandé de le lui confier pour le soigner. Quand je suis repassée sans sa chambre, il dormait mais j’ai vu qu’il en avait pris un soin extrême, lui avait mis une compresse, un pansement. Quel beau cadeau ! ».

Derrière son bonnet, ses lunettes, ses couettes ou ses chaussettes, Socquette rêve d’être rebelle mais trouve l’inspiration dans un légume ou chez les animaux (les crustacés ont une place de choix dans son bestiaire personnel). Elle comprend lentement mais réagit très vite. Hyperémotive, Nolwenn souffre parfois pendant les transmissions, quand se révèle l’implacable litanie de la maltraitance psychologique ou sociale.

Le clown met « tout son métier et son humanité pour faire rigoler, mais pas que… Le rire n’est pas une obligation mais ce vers quoi il faut tendre. Quelque fois, on est là juste pour jouer aux Playmobil. »

Mi cocker, mi lutin, Socquette a particulièrement le feeling avec les bébés et les ados. Quand une adolescente souffrant d’anorexie parvient à esquisser un sourire timide, Nolwenn sent qu’elle a réussi. Et confie : « clown à l’hôpital, c’est le truc le plus vertigineux à demander à un comédien : on y touche l’essentiel ».

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